6 novembre 2012

NFL WEEK 9 - RETOUR SUR LE MATCH

Minnesota Vikings @ Seattle Seahawks (20-30)

Voyage à vide 
Photo credits : Minnesota Vikings
Pfff... *soupir*. C'est peu être la meilleure façon de résumer les performances des Minnesota Vikings ces dernières semaines et le dépit qu'elles inspirent. Certes toutes n'ont pas été ponctuées par des défaites, mais elles avaient néanmoins laissé transparaître de sérieuses lacunes et fait naître de nombreuses inquiétudes. Et les revers de jeudi dernier et de ce dimanche n'ont fait que les confirmer.

En onze jours et deux défaites, toutes les satisfactions, les certitudes et la confiance accumulées depuis le début de saison se sont évanouies pour ne laisser place qu'à doutes, inquiétudes, frustration et énervement.

On avait cru un moment que les Vikings avaient pris de l'avance sur leur calendrier après un départ canon et plein de promesses; mais ont en avait presque oublié que la franchise était en reconstruction. Le match de ce dimanche nous l'a malheureusement rappelé. Et les postes à combler sont encore très nombreux. De la ligne offensive jusqu'au second rideau défensif en passant bien évidemment par l'escouade de receveurs, il faudra probablement encore attendre une ou deux saisons et plusieurs drafts pour que les Violets puissent à nouveau jouer une place en playoffs. Et c'est sans parler du cas Ponder. L'énigme de ces dernières semaines.


L'erreur de casting? 

Après une plongée dans le grand bain difficile l'année dernière, suite au fiasco McNabb, Christian Ponder avait ravi tous les fans des Vikings en faisant preuve d'une efficacité et d'une précision redoutables en début de saison. Mais dans une ligue impitoyable où la régularité au poste de quarterback est essentielle, le jeune passeur n'aura pas tenu la route bien longtemps. Et ce n'est pas qu'une simple baisse de régime, c'est une explosion en plein vol, un plantage dans les grandes largeurs. Incapable de lancer la moindre passe de touchdown ce dimanche et totalisant moins de 65 yards (!) pour la deuxième fois cette saison, le quarterback des Vikings est en perdition. Ses performances sont tout simplement indignes d'un titulaires dans la NFL. De quoi se poser de sérieuses question sur son avenir. Son retour au Metrodome dimanche prochain risque d'être houleux et accompagné de quelques sifflets pas totalement immérités. À lui de les faire taire.
Photo Credits : Minnesota Vikings
Et si on peut à juste titre regretter la faiblesse de la ligne offensive côté droit et la pénurie de receveurs de qualité, la performance de ce week-end ne plaide pas en faveur de l'ancien passeur de Florida State. Outre les chiffres calamiteux (11/22, 63 yds, 0 TD, 1INT) Ponder s'est montré incapable de délivrer de passes rapides et précises à ses receveurs, incapable de rester dans sa poche de protection, qu'il a fui sans cesse même quand celle-ci résistait plutôt bien (pour une fois). Quand on connaît sa précision en mouvement ces dernières semaines, pas étonnant qu'il n'ait pas dépassé les 65 yards... Le jeune passeur des Vikings doit faire preuve d'une meilleure maîtrise sous pression : savoir quand il faut rester dans sa poche quelques secondes de plus ou lorsqu'il faut s'en échapper pour mettre à profit ses qualités athlétiques. Trop souvent face aux Seahawks il a manqué de patience et de sérénité dans la poche, forçant ses passes et prenant les mauvaise décisions. Et les blitzs incessants proposés par la défense de Pete Carroll n'ont rien arrangé.

Mais le plus insupportable et incompréhensible avec Christian Ponder, et ça ne date pas seulement des derniers matchs, c'est son incapacité à lancer, ni même à tenter, de passe de plus de vingt yards. À croire qu'il a peur de se faire intercepter. Mais vu son rendement sur lancés courts, il gagnerait sans aucun doute à tenter sa chance, quitte à commettre des erreurs. Ce qui ne changerait pas grand chose dans l'état actuel des choses. On peut cependant nuancer la responsabilité du quarterback des Vikings dans le manque de production de gros jeux à la passe. Le play calling particulièrement frileux et inadapté de Bill Musgrave ainsi que l'incapacité des receveurs à créer de séparation avec les cornerbacks n'aident pas vraiment le passeur des Violets.

Même Percy Harvin, visiblement blessé et très énervé, a sombré, laissant même échapper un ballon en début de partie. Comme pour mieux souligner la faillite complète du jeu à la passe. Leslie Frazier doit trouver un solution. Et vite! Et cela devra passer par une révision de la stratégie afin de proposer plus de variété dans les routes des receveurs, de combinaisons mêlant tracés longs et courts, de jeux rapides permettant à Ponder de lâcher le ballon rapidement et de prendre les défenses à défaut.


Purple Jesus
Photo credits : Minnesota Vikings

Alleluia! Dans le marasme dans lequel s'enfonce peu à peu l'attaque des Vikings, un seul homme maintient la tête hors de l'eau. Et si son identité est tout sauf une surprise, son retour express au plus haut niveau a tout d'un miracle. Quoique quand on connait le joueur, plus rien ne nous étonne.

Dans le sillage de son début de saison stratosphérique, Adrian Peterson (17 courses, 182 yds et 2 TDs) a une nouvelle fois éclaboussé le terrain de son talent, livrant sa meilleure performance depuis la saison passée et la première titularisation de Ponder face aux Packers. Et il ne s'est pas fait attendre pour démarrer les hostilités. Sur le deuxième jeu du match, AP débordait côté droit après deux raffuts, effectuait un cut intérieur magistral pour revenir vers le milieu du terrain, faisait se percuter deux défenseurs des Seahawks et filait à toutes enjambées vers la endzone avant d'être repris in extremis sur les 1 yard de Seattle par Brandon Bowner, au terme du course folle de 74 yards. Le décors était planté.

Et All Day n'allait pas s'arrêter là, multipliant les gains de plus de 15 yards (15, 16, 24, 28 et 74) à coup de courses autoritaires, de cut, de spin move, de vitesse et de puissance. Si une nouvelle fois, Adrian Peterson a gagné la plupart de ses yards au milieu du terrain, c'est en débordant les tackles qu'il aura réalisé son plus gros jeu. Le chiffre le plus évocateur est sans aucun doute les 10.7 yards gagnés par porté. Impressionnant. Face à la cinquième meilleure défense à l'entame de la rencontre, la performance prend encore plus de relief. L'ancien coureur d'Okalhoma est en passe de récupérer son étiquette de meilleur running back de la ligue. Si ce n'est pas déjà fait.

Monstrueux depuis son retour et en tête de la ligue au nombre de yards au sol (957), la star des Vikings est en passe de réaliser la meilleure saison de sa carrière. De quoi regretter davantage encore le niveau pathétique du jeu à la passe. Mais quand on ne sait rien faire d'autre que progresser au sol et taper dans le ballon (Blair Walsh a encore été parfait ce dimanche), difficile de gagner. Car en terme de pathétique la défense aussi a son mot à dire. 


Missing : portée disparue

Si Christian Ponder focalise l'attention, il n'est certainement pas le seul à mériter des sifflets. Alors qu'elle avait été la grande et belle surprise de ce début de saison, elle n'est désormais qu'une déception de plus. Après le jeu à la passe, c'est à son tour de nous faire le coup de la panne. Incapable de stopper le jeu au sol et de mettre sous pression les quarterbacks adverses depuis plusieurs semaines, la défense n'a rien du rempart qu'elle formait en début de saison.

Photo Credits : Minnesota Vikings
Le moins que l'on puisse dire c'est que les quarterbacks rookies ne lui réussissent pas. Après Andrew Luck et RGIII, c'est Russell Wilson qui a fait plier les coéquipiers de Josh Robinson. Et ça n'a pas été très compliqué. Bien aidé par des Sidney Rice et Golden Tate très en jambe, l'ancien passeur des Badgers du Wisconsin a délivré trois passes de touchdown et a facilement trouvé les espaces dans la défense des Violets, n'hésitant pas à mettre ses jambes à contribution. Comme depuis plusieurs rencontres, le pass rush des Vikings a peiné à concrétiser sa pression par des sacks et a souvent échoué de peu. Cela va dans le même sens que l'augmentation inquiétante de plaquages ratés. Ce qui n'empêche pas Chad Greenway (13 plaquages ce dimanche) de caracoler en tête des plaqueurs de la ligue (94).

Des plaquages ratés qui facilitent grandement le travail pour des running backs qui ont pris la mauvais habitude de se gaver face aux Vikings. Après LaRod Stephens-Howling et Doug Martin, c'est Marshawn Lynch qui a profité des largesses de l'escouade défensive et enregistré 124 yards au sol. Au final, c'est 195 yards que la défense a concédé aux joueurs des Seahawks. Autre signe inquiétant : le secondary des Purple & Gold n'a détourné qu'une seule et unique passe. Nettement insuffisant.

Avec de telles performances, les oppositions face aux Texans, Packers et Bears risquent de tourner au massacre.


Et maintenant?
Photo Credits : Minnesota Vikings
Pleins de confiance après un début de saison de rêve, les Vikings (5-4) sont désormais en plein doute. Le retour sur terre tant redouté a bien eu lieu. Les deux défaites consécutives ont fait retomber l'enthousiasme. 

La franchise du Minnesota aura l'occasion de se refaire ce dimanche face aux Lions, juste avant d'observer une semaine de repos et d'entamer une fin de saison infernale, où les chances de succès seront très très très minces. L'opposition face à Detroit ce week-end risque d'être d'un tout autre acabit que lors de la semaine 4, lorsque les équipes spéciales avaient offert la victoire aux hommes de Leslie Frazier. Sur une série de deux succès consécutifs, Matthew Stafford & Co auront à coeur de continuer leur remontée. Megatron pourrait faire mal au secondary des Vikings. Contre une franchises en délicatesse avec son jeu au sol l'occasion sera belle de se reprendre et de se rassurer pour la défense des Violets. Mais c'est surtout du côté de l'attaque et de Chrisitian Ponder qu'on attendra du changement. Faute de quoi les "Joe Webb! Joe Webb" risquent de se faire entendre dans le Metrodome.

Juste avant le bye week et la dernière ligne droite, cette rencontre est décisive pour les Vikings. Même si cela semble relever de l'utopie désormais, s'il veulent conserver une infime chance de faire les playoffs, il faudra l'emporter face à un rival de division.

Skol Vikings!

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