14 novembre 2012

NFL BYE WEEK - L'HEURE DU BILAN [Vidéo]

Minnesota Vikings : 6-4

En avance sur le calendrier
Photo credits : Minnesota Vikings
Ils avaient démarré tambour battant, avant de s'effondrer. C'est finalement sur une note positive et toujours ambitieux que les Vikings ont achevé leur première partie de saison. 

C'est l'occasion de revenir sur les dix premières rencontres des Violets et de tirer un bilan des performances des hommes de Leslie Frazier. Et le premier constat que l'on peut faire, c'est qu'ils ont pris de l'avance sur le calendrier. En dix matchs ils ont glané quatre succès de plus que toute la saison dernière. Un résultat inespéré début septembre tant les chantiers étaient encore nombreux du côté du Minnesota.

Ce début de saison a non seulement permis d'apprécier le plus indéniable apporté par les rookies, que ce soit dans la ligne offensive ou le dernier rideau défensif, mais aussi les progrès réalisés par le quarterback Christian Ponder. Et c'est justement par là que commence la revue d'effectif.


En progrès mais peut mieux faire

Photo credits : Minnesota Vikings
Lancé dans le grand bain après le fiasco McNabb et une préparation largement amputée à cause du lock-out, Christian Ponder avait peiné à convaincre lors de sa saison de rookie. Malgré un potentiel évident, il faisait preuve de trop de maladresse et pêchait dans sa prise de décision.

C'est donc motivé comme jamais, poussé par l'envie de démontrer que les Vikings avaient fait le bon choix en le sélectionnant lors de la draft 2011, que l'ancien passeur des Seminoles a entamé la nouvelle saison. Et il l'a démarrée de la meilleure des manières. Le meilleur pourcentage de passes complétées de la ligue, quatre touchdowns, pas la moindre interception et trois succès à la clé lors des quatre premières rencontres. En terme de yards rien de formidable. Mais une sobriété, une efficacité et un pragmatisme remarquables pour un jeune joueur.

C'était juste avant le trou noir. En cinq matchs, l'ancien quarterback de Florida State se faisait intercepter à huit reprises et rendait des fiches statistiques calamiteuses contre Seattle et Arizona. En perte totale de confiance, il perdait sa précision, multipliait les mauvaises décisions et ne prenait plus aucun risque. Bilan, trois défaites et des Vikings en plein doute.

Mais alors que les fans de la franchise commençaient à s'impatienter et que les interrogations grandissaient autour du cas Ponder, le jeune quarterback a su relever la tête. Dimanche dernier, lors de la dernière rencontre avant le bye week il retrouvait son leadership et sa précision. Deux touchdowns, zéro interception, une passe de 54 yards (suffisamment rare pour le signaler) et une victoire probante à la clé. Christian Ponder a su répondre aux attentes et montrer qu'il avait les épaules solides. Il devra poursuivre sur sa lancée dès la reprise face aux Bears. Il achève la première partie de saison avec un bilan mitigé (12 TDs, 8 INTs, 2027 yards et un QB rating de 85.2) et place la franchise au 29ème rang des yards gagnés à la passe par match. Alternant le bon et parfois le très mauvais, les progrès sont cependant notables. Point d'orgue de ces premiers matchs ; sa course folle et son plongeon victorieux face aux 49ers dans ce qui constitue la performance la plus aboutie des Vikings jusqu'ici.


Nettement insuffisant
Photo credits : Minnesota Vikings

Nouvelle saison, même problème. Le groupe de receveur demeure le talon d'Achille des Vikings. En quête de verticalité, ils pensaient avoir fait la bonne pioche en acquérant Jerome Simpson à l'intersaison mais l'acrobatique wide receiver n'a pas vraiment convaincu. Maladroit, imprécis sur ses routes, la production de l'ancien joueur des Bengals est largement insuffisante. 

Résultat, le jeu à la passe repose essentiellement sur les épaules de Percy Harvin. À lui seul, l'ancien homme à tout faire des Florida Gators a réalisé plus de réceptions que Jenkins, Aromashodu, Burton, Simpson et Wright réunis, preuve de la "Percy-dépendance" de l'attaque aérienne des Vikings. Et malgré ça, le joueur gadget des Purple & Gold a brillé (62 réceptions, 677 yards et 3 TDs + 96 yards et un TD au sol). Derrière ou près de la ligne de scrimmage, en profondeur, dans le backfield, son talent a parlé dans n'importe quelle position et il a été l'un des moteurs du bon début de saison des Vikings. Un beau départ qui pourrait être compromis par sa récente blessure qui l'a écarté du terrain dimanche dernier.

Photo credits : Minnesota Vikings
Une absence qui pourrait permettre au rookie Jarius Wright de briller, comme il l'a fait face à Detroit pour son premier match en NFL. Car du côté des autres receveurs, c'est le néant. Ou presque. Michael Jenkins, très précieux sur le jeu au sol, peine à peser sur les rencontres. Devin Aromashodu et Stephen Burton ne jouent que des rôles minimalistes.

En recrutant John Carlson lors de la free agency, Leslie Frazier souhaitait mettre en place un système de double tight end semblable à celui des Patriots. Mais au vu des performances de l'ancien joueur des Seahawks, il semble que le projet ait échoué. Du coup, c'est l'autre receveur rapproché, le deuxième année Kyle Rudolph qui brille. Avec six touchdowns, l'ancien joueur de Notre-Dame est la cible favorite de Ponder dans la endzone. Mais en dehors de la zone de vérité, il peine a trouver la constance, faisant souvent preuve de maladresse. Il a pourtant toutes les qualités pour devenir l'un des tout meilleurs à son poste.

Avec un jeu au sol dévastateur, pas besoin d'une attaque aérienne ultra-performante. Les victoires au Metrodome face aux 49ers et Lions l'ont prouvé. Ce schéma de jeu restrictif, presque unidimensionnel, convient d'ailleurs parfaitement à Ponder. Mais avec un calendrier extrêmement compliqué en perspective, les Vikings risquent de se retrouver dans la position du chasseur et lorsque l'on court après le score il est indispensable de disposer de receveurs fiables. Une chose qui fait cruellement défaut aux Violets et qui pourrait se révéler être un facteur déterminant dans les semaines à venir. Affaire à suivre.


Trop irrégulière

Photo credits : Minnesota Vikings
C'était l'un des gros chantiers de l'intersaison. Leslie Frazier et Rick Spielman (le general manager) en avaient fait leur priorité de la dernière draft en recrutant Matt Kalil avec le quatrième choix général. Et l'impact de l'ancien joueur de USC n'a pas tardé à se faire remarquer. En charge de protéger le côté aveugle de Christian Ponder (le gauche) il s'est montré particulièrement efficace, faisant preuve de vitesse et d'agilité pour stopper les expérimentés pass rushers de la NFL. Mais du côté droit de la ligne, le constat est bien moins satisfaisant. Si bien que, régulièrement bousculée et prise de cours, la O-line a concédé 25 sacks et souvent obligé Ponder à s'échapper de la poche de protection. La prochaine draft sera surement l'occasion de poursuivre la reconstruction de la ligne offensive.

Si elle ressemble trop souvent à un gruyère en situation de pass protection, elle est redoutable dans le jeu au sol. Et si Matt Kalil ressort du lot en se montrant particulièrement vif et intelligent dans ses déplacements pour ouvrir le chemin à Adrian Peterson, c'est un autre joueur, qui ne fait pas partie de la ligne offensive, qui joue un rôle majeur dans la renaissance d'AP. Il s'agit du fullback Jerome Felton. Recruté en provenance de Detroit à l'intersaison, le solide bloqueur des Violets est indispensable dans le rôle de perce-muraille. Je le soulignais plus haut, Michael Jenkins et l'ensemble des receveurs sont extrêmement précieux dans le jeu au sol, avec des blocks solides et longs ils permettent à Adrian Peterson de faire des ravages dans les défenses adverses en produisant des gros jeux dévastateurs.


Félicitations du jury
Photo credits : Minnesota Vikings

Irréprochable. Stratosphérique. Phénoménal. Adrian Peterson est la surprise de ce début de saison. On espérait un retour rapide, il fut finalement express. Après sa double blessure ligamentaire qui l'a tenu éloigné des terrains pendant de longs mois, il devait avoir des fourmis dans les jambes. 


All Day est définitivement un joueur hors-norme. Les qualificatifs manquent pour décrire son retour fracassant. Après une blessure qui aurait signifié une fin de carrière anticipée pour bien des running backs, il est revenu plus fort que jamais. Toujours aussi puissant, percutant, plus rapide et incisif dans ses cuts, agile et vif dans ses déplacement, d'une intelligence et d'une vision du jeu remarquables, il est en train de réaliser la plus belle saison de sa carrière. Dans les cordes d'une saison à plus de 2000 yards et en tête de liste des prétendants au titre de MVP, Adrian Peterson s'affiche plus que jamais le meilleur coureur de la ligue. Sans contestation possible.

Avec ses 195 courses, 1128 yards, soit 5.8 yard par porté, et ses 7 TDs il est la clé de voute de l'attaque des Vikings. Plus redoutable que jamais après le premier contact, les défenses adverses semblent sans réponse face à ce monstre physique. Auteur de cinq matchs à plus de 100 yards cette saison, dont quatre lors de ses quatre dernières sorties, il semble innarrêtable. On n'a pas fini d'en entendre parler. Pour notre plus grand bonheur.


Manque de concentration et de régularité

Photo credits : Minnesota Vikings
Si les Vikings ont été la surprise du début de saison, la défense y est pour beaucoup. Remarquable d'intensité, faisant preuve d'une énergie qu'on n'avait plus vue depuis longtemps, l'escouade défensive des Violets a réalisé des progrès incontestables et pris une toute autre dimension. Mais à l'image de Christian Ponder, elle a connu une baisse de régime pendant plusieurs semaines, si bien que le bilan est contrasté.

Côté positif, le secondary. Là aussi l'un des gros chantiers de l'intersaison. Et en sélectionnant Josh Robinson et surtout Harrison Smith hauts dans la dernière draft, les Vikings ne se sont pas trompés. En effet, l'ancien safety de Notre-Dame s'est révélé être l'une des pièces maîtresse de l'unité défensive. Physique et impulsif, son impact a été immédiat. Dans le sillage du rookie, c'est un vétéran, Antoine Winfield, qui a trouvé une seconde jeunesse. Avec 74 plaquages et deux interceptions, l'expérimenté cornerback fait un bien fou au dernier rideau défensif. Si bien que les Vikings se retrouvent 14ème au nombre de yards à la passe accordés aux adversaires (229.1 yards par match). De même, elle n'a concédé pour l'instant que trois jeux de plus de 40 yards, loin des 13 de l'an passé. Un progrès significatif.

Côté négatif la défense au sol, pourtant l'une des marques de fabrique de la franchise ces dernières années. Malgré une ligne défensive expérimentée et un trio de linebackers de talent emmené par un Chad Greenway au sommet de sa forme (99 plaquages et une interception), l'escouade défensive s'est littéralement faite marcher dessus par Marshawn Lynch, LaRod Stephens-Howling, Doug Martin, RGIII et Alfred Morris avant de finalement redresser la barre dimanche dernier face à des Lions pas vraiment réputés pour leur jeu au sol. Malgré ces piteuses performances, elle se classe 14ème également contre la course (111.6 yards par match), soit dans une position à peu près semblable à l'an passé. Il n'en demeure pas moins que le creux connu contre Washington, Seattle, Tampa et Arizona a de quoi inquiéter. La confrontation avec les Lions est arrivée au bon moment. Cependant, le poste de defensive tackles, dans l'optique notamment du remplacement de Kevin Willams, sera l'une des priorités de la prochaine draft.

Photo credits : Minnesota Vikings
Côté pass rush, les Vikings se classent sixièmes au nombre de sacks (26), dans la lignée des années précédentes. Pourtant, et là encore cela s'est particulièrement manifesté lors du fameux "trou noir", la défense a souvent peiné à atteindre le passeur adverse, lui laissant ainsi le temps de se connecter avec ses receveurs ou de faire parler ses jambes. En effet, nombreuses ont été les occasions où les défenseurs des Violets se retrouvaient en position de sacker le quarterback mais échouaient par manque de patience et de précision dans leurs plaquages. On ne peut pas leur reprocher cependant leur énergie et leur engagement. Moins performant que la saison dernière, Jared Allen est tout de même en passe de franchir une nouvelle fois la barre des dix sacks. Quant à Brian Robison, dans la continuité de l'an passé, il est un excellent complément à l'ancien Chiefs et se révèle très précieux dans sa capacité à bloquer les passes tout en mettant la pression sur le QB adverse. Ce duo de defensive ends a encore de beaux jours devant lui.

D'une façon plus générale, l'un des soucis principaux de cette défense, c'est la multiplication des plaquages ratés. Pourtant efficaces en début de saison, les coéquipiers de Chad Greenway multiplient les mauvais plaqués, avec des angles de course hasardeux et des plongeons maladroits. Pourtant la franchise est troisième au nombre de tackles  (693). L'autre progrès notable, c'est sa capacité, à l'image de dimanche dernier, à élever son niveau de jeu sur les troisièmes (58/141) et quatrièmes tentatives (7/13), ainsi que dans la redzone. Mais elle manque encore de constance à ce niveau là. Dans la même perspective, l'escouade défensive est bien plus efficace dans la production de turnovers. Avec dix fumbles forcés, dont sept recouverts, et cinq interceptions, dont une retournée en touchdown par Harrison Smith, elle fait preuve d'opportunisme et offre la possibilité à l'attaque de capitaliser. Mais avec un ratio de turnover de -4 la défense devra être plus à l'affût encore de la moindre erreur ou opportunité de voler le ballon pour compenser les maladresses de l'attaque.

De même que Ponder, tout est question de constance et de concentration. Face à l'attaque chirurgicale des Bears et à celle explosive des Packers l'escouade défensive aura l'occasion de briller. Et elle devra impérativement briller pour espérer gagner.


Mentions spéciales
Photo credits : Minnesota Vikings
On a souvent tendance à les oublier, mais les équipes spéciales font parfois gagner les matchs. Et à ce petit jeu les Vikings sont plutôt bien lotis. Malgré des couvertures parfois hasardeuses sur les retours, elles n'ont pas concédé le moindre touchdown. A contrario, elles en ont inscrit deux face aux Lions par l'inévitable Percy Harvin et le non moins redoutable Marcus Sherels, très efficace sur les retours de punt, offrant par la même occasion la victoire aux Purple & Gold. A deux reprises également, les Vikings ont bloqué des coups de pied adverses, chose rare et toujours précieuse dans des confrontations serrées.

L'homme fort des équipes spéciales c'est également l'autre très belle surprise de l'année et la bonne pioche de la dernière draft, le kicker Blair Walsh. Après l'avoir sélectionné en avril dernier, beaucoup de fans des Vikings (moi le premier) pensaient qu'il allait être utilisé sur les coups d'envoi et apprendre une saison derrière l'expérimenté Ryan Longwell. Finalement, à la surprise de nombreux supporters, Leslie Frazier et les Vikings choisissaient de se séparer du vétéran et de confier le rôle de botteur à la jeune recrue tout droit sortie de Georgia. Et au vu de ses performances on ne peut que leur donner raison. En dix matchs le rookie n'a raté qu'un seul field goal (23/24) et réalisé un 100% à 50 yards ou plus (5/5) ainsi que sur les conversions (21/21). Pour son premier match en NFL il offrait même la victoire aux Violets en prolongation, après avoir égalisé à la dernière seconde. Sa jambe surpuissante est également précieuse sur les coups d'envoi, où il multiplie les touchbacks empêchant ainsi les équipes adverses de remonter le ballon. Une force de frappe qui le rend redoutable à n'importe quelle distance, notamment au-delà des 50 yards. Avec un taux de réussite pareil, Blair Walsh risque de rester longtemps dans le Minnesota.


Ils devront faire leurs preuves

Photo credits : Minnesota Vikings
6-4 le bilan est inespéré et a fait naître de l'ambition. Mais au regard du calendrier à venir, difficile d'envisager plus d'une victoire (face aux Rams) tant les confrontations face aux Bears, Packers et Texans semblent déséquilibrées. Cependant, si elle affiche le même visage que face aux Lions et parvient (enfin) à faire preuve de régularité, cette équipe est imprévisible. Capable du meilleur comme du pire. Dans des rencontres où ils n'auront rien à perdre les Vikings auront l'occasion de jouer les trouble-fête.

Premier test le 25 novembre au Soldier Field de Chicago. Face à un Cutler lui aussi capable du meilleur comme du pire le pass rush devra être au sommet de sa forme et harasser le passeur des Bears. Bien qu'en retrait cette année, Matt Forte, assisté de Michael Bush, reste un joueur redoutable face auquel le moindre plaquage raté se paye cash. Seule véritable menace aérienne Brandon Marshall sera à surveiller de très prêt. Côté offensif, au vu de la performance de Foster dimanche dernier, Adrian Peterson pourrait bien s'amuser. Ponder devra réaliser une partie aussi propre que face aux Lions et pour cela sa ligne offensive devra se montrer le plus hermétique possible face à Brian Urlacher et Julius Peppers. Opposés à l'opportuniste Tim Jennings et la machine à fumbles Charles Tillman, les receveurs devront se montrer irréprochables. Un test grandeur nature et un match déterminant pour la suite de la saison.

On a hâte d'y être!

Skol Vikings!


Ultimate Minnesota Vikings Mid-Season Highlights 2012

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