14 mai 2014

Minnesota Vikings 2014 // Épisode #2 - La draft

Promo 2014 : le bulletin de notes
Un nouveau millésime pour le Château Spielman
L'excitation de la draft est lentement retombée, l'occasion de dresser un bilan global de la cuvée 2014. En toute objectivité bien évidemment. Comme toujours sur ce blog. Après deux éditions plus que parfaites en 2012 et 2013 et des premiers tours riches en émotions, Rick Spielman avait la pression. Il faut dire que depuis le raté Christian Ponder, le général manager à enchaîné les bons coups et s'est forgé, à juste titre, une sacrée réputation de chasseurs de talents. Tellement qu'une draft réussie tient désormais de la routine dans le Minnesota. L'ancien passeur de Florida State aura au moins servi à ça. Et au final le bilan de cette cuvée 2014 est extrêmement positif. Une fois de plus. À quelques exceptions près, ce sont les A qui l'emportent dans tous les médias spécialisés

Avec l'agressivité qu'on lui connait, le GM des Violets est allé chercher le meilleur lanceur de la promo en 32e position. Après avoir drafté un bust en 12e position il y a trois ans... Teddy Bridgewater est le quarterback dont on avait désespérément besoin. Rien de moins. Dans le jargon, c'est ce qu'on appelle un coup de maître. Personne n'en voulait. Et bien nous sommes ravis de le récupérer! Certaines rumeurs prétendent que les Vikings ont fait le forcing pour drafter Johnny Manziel en montant un échange avec les Eagles. Les Browns auraient finalement remporté les enchères. Alléluia. GUMP ("Great Under Massive Pressure") ressemble bien plus au candidat parfait pour l'attaque de Norv Turner. L'ancien passeur de Louisville n'est pas vraiment du genre à envoyer des ogives de 60 yards au quatre coins du terrain, mais sa précision sur les tracés courts et intermédiaires est incroyable. Et ça tombe bien, Cordarrelle Patterson, Greg Jennings et Kyle Rudolph ont les profils parfaits pour faire briller le nouveau #5 des Purple & Gold. Il sera en concurrence avec Matt Cassel, mais part à égalité avec le vétéran, dans le nouveau système offensif de Norv Turner. Tous les voyants semblent au vert pour que Bridgewater démarre en semaine 1. À commencer par la confiance affichée de Mike Zimmer. En attendant, mention très bien pour Rick.

La cuvée 2014 des Vikings, c'est avant tout une histoire de défense. Rien de surprenant quand on sait que la nouvelle tête pensante de la franchise du Minnesota est un fin stratège défensif. Encore moins surprenant quand on connaît le niveau désastreux de l'escouade l'année dernière. Il fallait stopper l'hémorragie. C'est que les Violets ont tenté de faire. La tendance sera aux pass rushers dans le Minnesota l'année prochaine. Anthony Barr ressemble encore à un projet à ce stade, un diamant brut qui ne demande qu'à être poli. Un prédateur sanguinaire, un chasseur de quarterbacks redoutable qui distille des sacks dévastateurs. Mais en dehors de ça, il a encore beaucoup à apprendre. Certains voient en lui un reach, mais Mike Zimmer est le candidat parfait pour exploiter son potentiel au maximum. Il n'en demeure pas moins qu'il est un choix risqué. Un risque mesuré, mais tout de même. Dans la famille pass rusher, je voudrais le frère. Scott Crichton n'est pas Jared Allen, mais se l'offrir au 4e tour est un luxe quasiment inespéré. Infatigable, physique, il va permettre au nouveau head coach de disposer d'un large éventail de pass rushers et de concocter une multitude de schémas défensifs pour mettre la pression sur la poche et le quarterback adverse. Ça va blitzer à tout va dans le Minnesota. 

Le violet lui va à ravir
Linebacker, check. Defensive end, check. Un nouveau lineman extérieur n'était pas une priorité, mais Mike Zimmer aime disposer de nombreuses options le long de la ligne. Ces problèmes réglés, restait à combler le vide abyssal au fond de la défense. Et les Vikings ont tardé à le faire. Heureusement, ils s'en sortent relativement bien tout de même. Relégué en fin de draft à cause de blessures, Antone Exum pourrait rapidement être reconverti en safety aux côtés d'Harrison Smith. Kendall James aura un coup à jouer dans un groupe de cornerbacks en manque de talent. Il pourrait être la surprise de cette draft, bien que méconnu et sélectionné en toute fin de week-end. Rien d'excitant, mais des choix intelligents et peu risqués qui pourraient s'avérer payants. Les Violets auraient pu adresser ce besoin un peu plus tôt. A quatre mois du début de la saison, seuls Xavier Rhodes (sur l'extérieur) et Captain Munnerlyn (probablement dans le slot) sont assurés d'une place de titulaire. Pour les autres, la lutte est ouverte.

Offensivement, la chute magistrale de David Yankey permet de trouver le très probable remplaçant de Charlie Johnson au poste de left guard à une position inespérée, au 4e tour. A ce stade de la draft, c'est un luxe. Jerick McKinnon est loin de maîtriser toutes les subtilités du poste de running back, mais son impressionnant Combine fait de lui un véritable projet, avec un énorme potentiel. S'il a tout à apprendre en matière de pass protection, Spielman voit déjà un lui un third-down back. Au contact d'Adrian Peterson il ne pourra que se bonifier. Son profil est bien plus excitant que le tank Matt Asiata. Il fera partie des 53 en septembre.

Au final, la promo 2014 c'est 10 joueurs, trois defensive backs, un franchise quarterback, un defensive end, un linebacker pass rusher, un running back-homme-à-tout-faire, un guard qui nous fera rapidement oublier Charlie Johnson, un defensive tackle et un middle linebacker. Tous les besoins sont comblés. Ou presque. Seules ombres au tableau : l'absence d'un wide receiver malgré une cuvée plus riche que jamais en cibles de talent et la présence d'un seul middle linebacker, drafté très très tard et qui ne passera probablement pas le cut. Quant à McKinnon, c'est une énigme, un joueur avec des qualités athlétiques indéniables, mais un gros point d'interrogation. Peut-être deviendra-t-il le successeur d'AP à moyen terme, mais pour l'instant il est loin du compte. Avec sept joueurs draftés au premier tour lors des trois dernières éditions, Rick Spielman continue d'insuffler du sang frais de haute qualité dans l'effectif, des titulaires en puissance pour de nombreuses années.

Une excellente cuvée dans son ensemble. Un premier tour agressif, deux journées intelligemment gérées par la suite. Du talent du premier jusqu'au dernier jour, qui vient s'ajouter à celui glané lors des deux dernières éditions. Les Vikings poursuivent leur cure de rajeunissement. Et ils le font bien. Très bien même.

Note générale : A-

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