Minnesota Vikings // Histoire [Vidéos]
L'histoire de la NFL est pleine de surprises. De ces équipes sorties
de nulle part qui se mêlent à la lutte pour le titre suprême. Les
Cardinals de 2008, finalistes malheureux face à Pittsburgh, ou les
Giants de 2007, vainqueurs-surprises des Patriots, sont quelques
exemples récents de ces formations totalement inattendues, mais qui ont
su déjouer les pronostics pour se hisser sur le toit de la ligue.
Seulement, si les contes de fées existent dans la NFL, les désillusions
également. Et à ce petit jeu les Minnesota Vikings de 1998 ont
probablement la palme.
Une génération dorée, bourrée de talent, un
mix parfait entre une jeunesse insouciante et débordant d'envie et des
joueurs d'expérience rompus aux joutes de la NFL. Un amalgame idéal, une
saison presque idyllique, mais au bout un accroc. Un tout petit accroc
aux conséquences désastreuses, qui laisse s'envoler un billet pour le
Super Bowl qui semblait pourtant promis aux Vikings. Car en sport, être
le meilleur ne suffit pas pour gagner. Et la NFL n'échappe pas à cette
règle.
L'histoire d'un rouleau compresseur
Si
les Minnesota Vikings version 1998 sont restés dans les annales, c'est
avant tout grâce à leur attaque de feu. Véritable arme de destruction
massive, l'escouade offensive composée par le head coach Dennis Green
écrase la concurrence tout au long d'une saison conclue sur un bilan de
15 victoires pour une seule défaite. La franchise établit ce qui
constituait alors un record en inscrivant pas moins de 556 points.
Depuis, les Patriots de 2007 et leurs 589 unités sont passés par là.
Randy Moss (#84) et Cris Carter (#80) : duo de receveurs de choc |
C'est
cette attaque chirurgicale dirigée par Brian Billick qui voit
l'explosion d'un petit rookie qui allait, au fil des années, se hisser
parmi les meilleurs joueurs de l'histoire à son poste. Aux côtés de Cris
Carter et Jake Reed, Randy Moss, fraîchement sorti de Marshall,
débarque dans la ligue telle une tornade et éclabousse la saison 1998 de
son talent. Cette année-là, le jeune receveur enregistre pas moins de
69 réceptions, 1313 yards et 17 touchdowns. Le vétéran Cris Carter
attrape quant à lui 78 passes pour un total de 1011 yards et 12
touchdowns. Emmenée par Brad Johnson, puis Randall Cunningham après la
blessure du premier en deuxième semaine, l'attaque des Vikings inscrit
plus de 30 points lors de 11 de ses 15 succès.
Au sein de l'une des attaques aériennes les plus prolifiques de l'époque, et même de l'histoire, le jeu au sol n'est pas en reste. Désormais éclipsé par l'extraterrestre Adrian Peterson, Robert Smith se hisse aux côtés de Chuck Foreman parmi les tout meilleurs coureurs de l'histoire de la franchise. Dans une escouade offensive où le jeu aérien règne en maître, l'explosif Smith offre de la variété et de l'alternance grâce à ses 1187 yards et 6 touchdowns, tandis que le surpuissant Leroy Hoard ajoute 9 touchdowns tout en force et détermination.
Dans l'ombre d'une
attaque aux allures de rouleau compresseur, la défense de l'excentrique
et ô combien redoutable John Randle (10,5 sacks en 1998) ne concède que
296 points.
Seuls les Buccaneers parviennent à s'offrir le scalp
des Vikings cette saison-là. Après une démonstration de force face aux
Cardinals en Divisionnal Playoffs (41-21), un dernier obstacle se dresse
sur la route qui doit mener tout droit au Super Bowl cette équipe que
rien ne semble pouvoir arrêter. Mais il en fut tout autrement. Preuve
qu'en sport rien n'est jamais joué d'avance.
L'histoire d'un coup de pied raté
17
janvier 1999, le Metrodome de Minneapolis est plein à craquer. Les
hommes de Dennis Green accueillent les Falcons pour s'ouvrir les portes
d'un Super Bowl qui leur semble prédestiné. Face à eux, une équipe
d'Atlanta qui n'a rien d'un faire-valoir. Emmenés par un Jamal Anderson
en forme olympique (1846 yards et 18 touchdowns au sol), les Géorgiens
ont conclu la saison régulière sur un bilan de 14-2. Pourtant, à
l'époque, personne ne donne cher de leur peau, face à des Vikings
assoiffés de victoire.
En finale NFC, Gary Anderson avait la victoire au bout du pied |
Dans
un match où le rookie de l'année Randy Moss est verrouillé par le
vétéran Ray Buchanan, les Falcons frappent d'entrée. A la mi-temps les
visiteurs sont devant (20-14). Minneapolis refait son retard et à deux
minutes de la fin Gary Anderson AKA Monsieur Parfait a l'occasion de
donner un avantage de 10 points qui ouvrirait presque à coup sûr une
voie royale vers Miami et un affrontement avec les Broncos de John
Elway. Mais à 38 yards, celui qui n'avait pas raté le moindre coup de
pied depuis près de deux ans, envoie le ballon trop à gauche. Les
Vikings viennent de rater l'occasion de tuer le match. Le momentum a
changé de camp. Les Falcons saisissent l'offrande et égalisent. Le titre
de la NFC se jouera en prolongation.
Les deux équipes semblent
exténuées. Dans un dernier effort, Atlanta parvient à remonter le ballon
à distance suffisante pour un autre kicker d'élite, le Danois Morten
Andersen. Le vétéran de 39 ans ne rate pas l'occasion et passe la
tentative de 39 yards. Stupeur dans le Metrodome. L'improbable vient de
se produire. Les Vikings, invaincus jusque-là dans leur antre, viennent
de s'incliner. Leur rêve de Super Bowl vient de s'envoler. Le
Sud-Africain Gary Anderson quitte le stade tête basse. Toute le talent
des hommes du Nord n'aura pas suffit, les Falcons avaient plus de cœur
ce soir-là.
La désillusion est immense. La leçon l'est aussi.
Equipe de rêve, véritable armada offensive bourrée de talent, les
Vikings de 1998 demeurent l'une des toutes meilleures formations a avoir
foulé les terrains NFL. Mais contrairement aux Rams de 1999 et à
l'image des Patriots de 2007 ils resteront dans l'histoire comme l'une
de ces équipes à qui le triomphe tendait les bras mais qui n'ont pas su
le saisir. Comme les coéquipiers de Tom Brady, leur talent n'aura pas
suffi face à la détermination de leurs adversaires et face à ce que
certains verront peut-être comme un signe du destin.
Anecdotes sur les Vikings de 1998 :
- Avant son échec en finale de conférence NFC, Gary Anderson avait réussit chacune de ses 35 tentatives.
-
10 joueurs des Vikings ont été invités au Pro Bowl à Hawaï en 1999 :
Randall Cunningham (QB), Robert Smith (RB), Randy Moss (WR), Cris Carter
(WR), Jeff Christy (OL), Randall McDaniel (OL), Todd Steussie (OL),
John Randle (DL), Ed McDaniel (LB) et Gary Anderson (K).
- Avec 17
touchdowns, le rookie de l'année Randy Moss a établit un record pour un
joueur de première année. Un record toujours d'actualité.
La désillusion des Vikings, c'est ça :
Mais les Vikings de 1998 c'est aussi ça :
Article publié le 21 décembre 2013 sur touchdownactu.com :
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