8 mai 2014

Draft 2014 // 1er tour : Anthony Barr [Vidéo]

9e choix : le diamant brut

En véritable prédateur, Anthony Barr guette sa proie
Visiblement peu convaincus par la cuvée de quarterback millésime 2014, difficile de leur donner tort, les Vikings on préféré consolider la défense. Bien leur en a pris. Cornerback, safety, linebacker. Les scénarios étaient multiples, ils ont finalement opté pour un linebacker au profil de pass rusher. De la vitesse et du physique. Mike Zimmer souhaite imprimer sa patte dans sa nouvelle défense. Pourquoi pas. Il avait beau être attendu dans le top 10, ce choix laisse un peu perplexe.

Anthony Barr – Outside Linebacker – 22 ans – Senior – UCLA Bruins
Position dans la draft : 9e choix
Taille : 1,96 m 
Poids : 116 kilos  
Vitesse : 4.44 au 40-yard dash lors du pro day de UCLA
Stats en carrière : 27 matchs, 148 plaquages dont 41.5 pour perte, 23.5 sacks, 9 fumbles forcés, 6 pass défendues
Récompenses : Consensus All-American (2013); First-Team All-Pac-12 (2012, 2013); 2013 Lott IMPACT Award winner; Finalist des trophées Lombardi, Bednarik et Butku.

En bref

Fullback au cours de ses deux premières saisons en Californie, Anthony Barr n'a pas vraiment fait d'étincelles. Reconverti en linebacker pas Jim Mora, il s'est mué All-American et a engrangé 23,5 sacks lors de ses deux dernières années à UCLA. Mieux encore, en 2013 il a été honoré du Lott Trophy, décerné au meilleur défenseur du pays. Un CV bien garni et plutôt séduisant. Il lui a fallu deux petites saisons pour se hisser parmi les tout meilleurs linebacker. Un poste auquel il n'avait jamais évolué auparavant. Son attention a été phénoménale. 

Les plus

Plus qu'un footballeur, Anthony Barr est un athlète remarquable. Une bête physique de 116 kilos, grand, doté de long bras et étonnamment rapide. En tout juste deux saisons, il a développé un instinct de pass rusher dévastateur. De quoi se demander ce qu'il fabriquait tout ce temps à jouer les porteurs de ballons. Véritable prédateur, il dévore les quarterbacks tel un Texan à un concours de hot-dogs. Parlez-en à Matt Barkley, il a précipité la fin de sa carrière universitaire sur un sack ravageur dont il a le secret. Explosif sur le snap et extrêmement vif en débordement, il se déplace latéralement avec une facilité déconcertante. Il change de direction en un éclair, avec fluidité et grâce, et possède quelques bons mouvements pour prendre à défaut les linemen et fondre sur les quarterbacks en un quart de seconde.

Machine à sacks, il n'est pas non plus avare en plaquages. Rapide et lucide en terrain ouvert, le semer relève du défi. Ses qualités de pénétrations et sa vitesse lui permettent de faire des ravages derrière la ligne de scrimmage. Il plaque avec fureur et provoque de nombreux turnovers.

Put your hands up in the air!
Les moins

Mais, car il y a un mais, Barr demeure un joueur brut. Un produit inachevé. De quoi rendre sceptique. Malgré des qualités athlétiques éblouissantes, sa technique laisse à désirer à bien des égards. De même que sa puissance. Conséquence? Face a des bloqueurs massifs ou sur des prises à deux, il se retrouve facilement verrouillé. Il se sert maladroitement de ses mains et se faciliterait la tâche en les plaçant et les utilisant mieux. Son arsenal de mouvements aussi gagnerait à s'étoffer.

Anthony Barr est l'archétype de l'outside linebacker dans une défense 3-4. Le problème, c'est que les Vikings évoluent en 4-3... Par manque d'expérience, il fait parfois preuve de naïveté et d'un manque d'instinct.

Le verdict

En sélectionnant un linebacker pass rusher, les Vikings ont fait l'impasse sur un CJ Mosley, joueur plus complet et véritable vigie au cœur de la défense. De quoi laisser des regrets. Néanmoins, ils ont comblé le vide laissé par Jared Allen. Avec un nouveau coach, fin stratège défensif, difficile de savoir quel sera le schéma des Violets en défense et quel sera le rôle précis de Barr. Situationnal pass rusher? Linebacker à part entière? Il pourrait être utilisé à toutes les sauces. Son arrivée pourrait contraindre le vieillissant Chad Greenway à migrer au milieu, voire côté faible, de la ligne de linebackers. Mike Zimmer pourrait assigner à Barr le même rôle qu'il avait attribué à James Harrison du côté de Cincinnati l'an dernier. L'ancienne tête pensante des Bengals aime intégrer des linebackers pass rushers dans ses schémas défensifs. Habituée à jouer sur la ligne avec les Bruins, il devra s'habituer à endosser le rôle de linebacker plus traditionnel tout en offrant la possibilité d'apporter de l'originalité aux différents blitz et jeux en défense. Avec deux defensive end puissants, deux defensive tackles perforants et un linebacker affamé de quarterbacks, Zimmer a de quoi s'amuser.

Les Vikings ont mis la main sur un joueur bourré de talent, excellent pass rusher, capable de se balader aux quatre coins du terrain. Le problème, c'est qu'il faudra probablement une ou deux années pour que celui-ci s'acclimate pleinement à son nouveau rôle et achève son apprentissage. Et c'est là que le bât blesse. Les Vikings ne peuvent pas attendre. Néanmoins Barr à démontré qu'il pouvait apprendre vite et bien. Et difficile de trouver meilleur professeur que Mike Zimmer.

Athlète complet à la technique très largement perfectible, son potentiel est immense. A la mesure du point d'interrogation qui l'accompagne. Visiblement, Mike Zimmer a été séduit non seulement par le potentiel de Barr, mais aussi par son mental, sa personnalité et son intelligence de jeu. Faisons-lui confiance. Après tout, c'est lui l'expert. Mais en draftant aussi haut un diamant qui demande encore à être poli, les Vikings lui ont mis énormément de pression sur les épaules. Les attentes seront élevées et la marche haute pour Anthony Barr cette saison.

La note : B

 

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