Minnesota Vikings (1-2) @ New Orleans Saints (1-2) : 9-20
Teddy Time ! |
Balayés par les Patriots. Privés d'Adrian Peterson (peut-être pour toujours). Les Vikings ne sont pas dans les meilleures dispositions au moment d'en découdre avec des Saints revanchards. Matt Cassel a repris ses bonnes habitudes en lançant une myriade d'interceptions, et toute la confiance accumulée depuis le début de l'été s'est évanouie.
L'entame de match est catastrophique. La défense est asphyxiée, l'attaque avance au ralenti. En l'espace d'un quart temps, la rencontre est pliée. Malgré une belle résistance en seconde période, les Vikings payeront leur début cauchemardesque et leur incapacité à rejoindre la endzone. Et ce, malgré les grands débuts de Teddy Bridgewater. Car après tout, c'est bien ça le principal.
Le moment clé
Une marée violette s’abat sur le bouclier des Saints. Venu
de la gauche, Captain Munnerlyn jaillit, bondit sur Brees, pris en tenaille par
le cornerback et Robert Blanton. Dans un ultime effort pour mettre le
quarterback à terre, Munnerlyn et ses 10 kilos de moins que le passeur
retournent Brees et le renversent. Aucun coup de sifflet. Les Vikings viennent
de stopper les Saints. Le momentum vient-il de changer de main ? Non…
Furieux, Brees se relève, bouscule Blanton, lui crie au visage, les arbitres
décident finalement de saisir et infligent 15 yards de pénalités aux Violets.
Les joueurs de Sean Payton conservent le cuir et quelques minutes plus tard
inscrivent le touchdown de la victoire. Merci les arbitres.
Le film du match
Le début de match ressemble étrangement à dimanche dernier.
Un véritable cauchemar. La défense est amorphe, incapable de contenir les
offensives des Saints. Pierre Thomas et Khiry Robinson engloutissent
les yards à toute vitesse, Drew Bress s’amuse. Nous nettement moins.
Résultat : deux séries et deux touchdowns pour les locaux (13-0). En face,
les deux Matt sont inoffensifs. Le premier peine à se connecter avec ses
receveurs, le second gagne péniblement trois yards, au prix d’efforts
surhumains. Sans jeu au sol, sans rythme et avec une défense incapable de
plaquer et un pass rush inoffensif, c’est un calvaire qui s’annonce. Mais l'escouade défensive laisser finalement passer l'orage et se reprend. Everson Griffen se met enfin en lumière et détourne la tentative de conversion du deuxième touchdown des Saints. Ce petit éclat marque le réveil de la défense. Enfin!
Règle n°1 : ne jamais énerver Drew Brees |
Après avoir pris la marée sur les deux premières séries, les hommes de Mike Zimmer ne concèdent que 66 yards sur les quatre drives suivants et contraignent systématiquement les Saints à dégager le ballons. Mais en face, la réplique est timide. Les Vikings, privés de jeu au sol, parviennent laborieusement à recoller par la botte d'un Blair Walsh retrouvé (13-6). Entre temps, intervient LE fait marquant de la rencontre. Après une belle remontée du terrain, Matt Cassel a remonté le cuir jusqu'aux 12 yards des Saints. Sans solution, sur une 3e tentative, il prend les jambes à son coup. Mauvaise idée. L'entreprise est vouée à l'échec et il est rapidement stoppé. Pire encore, son pied se retrouve écrasé sous un défenseur. Le quarterback sort blessé. Un mal pour un bien? Teddy Time! Walsh passe un premier coup de pied, avant de conclure de la même façon la première série offensive en NFL de Bridgewater. C'est la pause, les Vikings ont limité la casse.
Affûté, prudent, GUMP ("Great Under Massive Pressure") se voit à nouveau refuser l'accès à la endzone et les Violets doivent se contenter d'un nouveau field goal (13-9). Dans une seconde mi-temps qui file à toute allure, les deux équipes attaques font rapidement tomber les minutes. Les deux formations n'auront le ballon qu'à trois reprises chacune dans le deuxième acte. Après le coup de pied de Blair Walsh en ouverture, les Vikings sont contraints de punter sur les deux suivants. Les Saints ne sont pas plus en réussite jusqu'à ce qu'intervienne la pénalité sur Captain Munnerlyn. Drew Brees, remonté, retrouve son modjo et propulse Marques Colston dans la endzone (20-9). La défense violette vient de prendre un coup de massue. Les hommes de Sean Payton gèrent tranquillement la fin de rencontre. Sans véritable suspense, les Saints disposent de Vikings complètement à la rue en début de rencontre et qui n'auront jamais su se montrer véritablement menaçant. Il faut dire que sans Peterson et avec Asiata et ses 2,9 yards par course, c'est tout de suite moins effrayant.
L’homme du match : Teddy Bridgewater
Teddy Time oblige, la vedette du match c’est bien Teddy
Bridgewater. La blessure de Matt Cassel a probablement précipité le début d’une
nouvelle ère dans le Minnesota. S’il n’a pas pu renverser la vapeur et
orchestrer un comeback, le nouveau franchise quarterback des Violets a montré
de belles choses : serein sous la pression monstre du pass rush des Saints,
capable de sortir des passes dignes de vétérans, même pris dans la mêlée, ou
encore de s’échapper de la poche pour faire avancer les siens au sol. Ses
premiers pas ont été convaincants. D’autant plus prometteur compte tenu de
l’absence de jeu au sol et de protection digne de ce nom.
Le top : Harrison Smith
Malgré la défaite et une prestation d’ensemble plutôt
inquiétante, soyons chauvins. Dans le marasme d’une défense souvent dépassée,
en retard, complètement perdue, Harrison Smith a surnagé. Volant aux quatre
coins du terrain pour couper les passes et renverser les coureurs de La
Nouvelle-Orléans, l’ancien safety de Notre Dame s’impose plus que jamais comme
le leader de cette défense : exemplaire, impliqué et appliqué. C’est de
dix autres Harrison Smith que cette escouade aurait besoin.
Matt Kalil est encore en vacances |
Le flop : Matt Kalil
Si c’est l’ensemble de la ligne défensive qui semble
incapable de juguler le flot continu du pass rush adverse depuis le début de la
saison, c’est bien du côté gauche que vient la principale fuite. Matt Kalil
n’est que l’ombre de lui-même. Et quand il ne laisse pas les portes grandes
ouvertes aux chasseurs de quarterbacks adverses, il se met sur la trajectoire
de son propre passeur. Vite, rendez-nous le Kalil de 2012 !
En résumé
On prend les même (ou presque) et on recommence. Une ligne offensive perméable au possible, un jeu aérien sans aucune verticalité (à l'exception d'une passe de 30 yards vers Greg Jennings), des receveurs maladroits, à l'image de Kyle Rudolph, un Matt Asiata inutile, sauf sur quelques éclairs dans les airs. Ce qu'il arrive à faire de mieux, c'est limiter la casse sur les jeux mal engagés ; pour ce qui est de gagner des yards, c'est une autre affaire. Jarius Wright et Cordarrelle Patterson ont à nouveau été sous-exploités. Les deux formations ont marqué trois fois. Seulement, quand les Saints ont inscrit trois touchdowns, les Violets ont dû se contenter de trois coups de pied. L'efficacité dans la redzone sera à travailler. Point positif, les Purple & Gold n'ont pas concédé le moindre turnover. Ils n'en on pas forcé davantage... En défense, le pass rush est toujours en vacances (un seul petit sack), Robert Blanton est une catastrophe ambulante, humilié par deux fois sur la même action par Jimmy Graham. Seuls Harrison Smith et Gerald Hodges surnagent dans cette défense. Chad Greenway est cuit. Si Anthony Barr et Tom Johnson font de leur mieux, Brian Robison et Everson Griffen sont inexistants. La défense a laissé Drew Brees et les Saints convertir 9 de leurs 13 troisièmes tentatives. Un mal récurrent.
La suite
Cette équipe a du cœur, mais manque cruellement de talent en attaque pour épauler son quarterback. Sans Rudolph blessé et Peterson, sans jeu au sol (seulement 59 yards hier, dont 27 glanés par Bridgewater) la tâche de Teddy dans les semaines à venir s'annonce ardue. Pour espérer autre chose que des revers à la pelle, il faudra commencer par marquer. Et pas seulement des coups de pied. Jerrick McKinnon a beau être prometteur sur le papier, sur le terrain, on est encore loin du compte. Quant à Matt Asiata, il n'est qu'un titulaire par défaut. Rien de plus. Face à des Falcons qui ont fait voler en éclat la défense des Bucs jeudi dernier, les coéquipiers d'Harrison Smith devront poursuivre dans la lignée d'une seconde période nettement plus convaincante. Peut-être serait-il temps de donner sa chance à Antone Exum et d'épargner une nouvelle humiliation à Robert Blanton. Idem pour Chad Greenway... Une nouvelle ère a débuté dans le Minnesota. Et il faudra être patient. La course aux playoffs est très certainement reportée à une, voire deux, année. Dommage, la NFC North semble plus ouverte que jamais.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire