Minnesota Vikings vs Tennessee Titans (30-7)
De A à Z
Photo credits : Minnesota Vikings |
Où s'arrêteront-ils?
Semaine après semaine les Vikings ne cessent d'impressionner. Si la victoire ce dimanche, contre de biens faibles Titans, ne constitue pas en soit une surprise, c'est la maîtrise avec laquelle ils l'ont glanée qui impressionne. Ce fût une promenade de santé. Tout simplement.
Après des succès probants face aux 49ers et Lions, des franchises supérieures sur le papier, les hommes de Leslie Frazier se retrouvaient pour la première fois dans la peau du favoris. La confrontation face à des Titans privés de leur quarterback titulaire avait tout du traquenard. Mais il n'en a rien été. Les Vikings ont contrôlé la rencontre de A à Z et ce malgré des erreurs qui auraient pu coûter cher. Il faut dire que l'opposition était d'un piètre niveau, à l'image d'un Chris Johnson totalement inoffensif.
Avec un Percy Harvin dangereux dans n'importe quelle position, un Adrian Peterson de retour à son meilleur niveau et une défense retrouvée, les Vikings sont sur un nuage.
Néanmoins, tout n'a pas été parfait dans cette rencontre et c'est peut être là l'un des points rassurant de cette partie : les Vikings peuvent gagner même sans bien jouer.
Fin de série
Photo credits : Minnesota Vikings |
Si la franchise du Minnesota a étendu sa série de victoire à trois, son quarterback a, lui, mis fin à quatre matchs consécutifs sans la moindre interception. Il était d'ailleurs le seul passeur titulaire de la ligue dans ce cas.
Jusqu'ici impeccable, ne lançant aucune interception sur ses 143 premières passes de la saison et possédant l'un des tout meilleurs taux de passes complétées de la ligue, Christian Ponder (25/35, 258 yards, 2 TDs et 2 INTs) a laissé entrevoir quelques faiblesses en cette fin d'après-midi. Mais contrairement à la saison passée, il a su se reprendre et conforter l'avance des Vikings.
Intercepté sur le dernier jeu offensif de la première mi-temps et sur le premier de la seconde, l'ancien QB des Seminoles de Florida State, dont la précision s'est quelque peu estompée ces deux dernières semaines, s'est vite rattrapé en lançant deux passes de touchdowns à ses cibles favorites, Kyle Rudolph et Percy Harvin.
Refroidi par ces deux interceptions, le passeur des Vikings a joué la carte de la sûreté tout au long de la seconde période. Reprenant ses bonnes habitudes, il s'est contenté de lancers courts pour faire avancer son attaque. Seule exception, sa passe victorieuse dans la endzone vers un Kyle Rudolph pourtant pris en double couverture. Un risque payant.
Bien protégé par une ligne qui n'a concédé qu'un sack aujourd'hui, Ponder s'est également, comme à son habitude, montré particulièrement à l'aise hors de sa poche. Qu'il doive passer en mouvement ou courir vers l'avant pour faire avancer son attaque. Nouveauté prometteuse dans la palette du quarterback : les passes longues, à l'image de celle adressée à Percy Harvin en début de partie pour un gain de 45 yards. En difficulté dans cet aspect du jeu depuis le début de la saison (il n'a complété aucune passe de plus de 29 yards lors des quatre premières rencontres), Ponder tente de plus en plus sa chance sur les lancés longue distance. Ces tentatives restent trop rares cependant. Le jeune quarterback et le staff des Vikings devront travailler là-dessus pour surprendre des défenses telles que celles des Bears ou des Packers.
L'homme à tout faire
Photo credits : Minnesota Vikings |
"A
couple times they tell me, 'Slow down, I can't catch up,'" Harvin said.
"I look at them and laugh and say, 'That's my job.'" via Associated Press
Si l'on parle de l'attaque des Vikings, impossible de passer à coté de Percy Harvin (8 réceptions, 108 yards et 1 TD + 8 yards et 1 TD au sol). Étincelant à Detroit sur retour de kick, le joueur gadget de l'escouade offensive de Bill Musgrave, a fait tourner les têtes des défenseurs des Titans. Et ce ne sont pas les premiers, ni les derniers. Toujours aussi rapide, vif, explosif et imprévisible, à l'image de ses « cuts » sur son second touchdown, l'ancien receveur des Gators de Florida a développé avec Christian Ponder, une relation qui le rend plus indispensable et probablement plus fort que jamais. Présent dans les tribunes du Metrodome, Roger Goodell, le commissionnaire de la ligue, a dû apprécier le spectacle.
« Il est le meilleur joueur avec lequel j'ai jamais joué » livrait Adrian Peterson à l'issue de la rencontre, comme pour mieux souligner la performance du receveur. Et dire qu'il voulait quitter le Minnesota cet été...
Adrian Peterson justement, parlons-en. Cette rencontre face aux Titans était l'occasion d'opposer les deux meilleurs coureurs de ces dernières années, bien que la hiérarchie ait quelque peu changé depuis plusieurs saisons. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'y a pas eu photo.
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Dans le sillage de sa médiocre saison 2011 consécutive à sa grève (il réclamait un contrat plus élevé, en adéquation avec son « vrai » niveau...), Chris Johnson (15 courses, 24 yards et 1 fumble) n'a été que l'ombre de lui même. Ou plutôt de CJ2K, le running back qui avait engrangé plus de 2 000 yards au sol lors de la saison 2009. Adrian Peterson (17 courses, 88 yards et 3 réceptions, 15 yards), quant à lui, a affiché la même énergie et la même détermination que la semaine passée. Bien contenu en début de rencontre, le coureur des Vikings a fait parler sa puissance et sa vitesse sur deux courses de 22 et 34 yards, comme pour mieux rappeler que sa blessure n'était qu'un mauvais souvenir.
All Day s'est montré particulièrement percutant et explosif sur les courses à l'intérieur, entre les defensive tackles, sur lesquelles il a gagné 91 yards. C'est d'ailleurs sur ces jeux au milieu de la défense que le coureur des Vikings a amassé 96.4% de ses yards cette saison (ESPN Stats & Information). Malgré sa forme retrouvée, le staff des Violets continue de limiter le nombre de porté du running back star.
Du côté des autres joueurs en attaque, Jerome Simpson, visiblement gêné au genou gauche, a traversé la partie tel un fantôme (3 passes adressées, aucune réception), Kyle Rudolph (4 catchs, 23 yards et 1 TD) a une nouvelle fois été précieux dans la redzone, Blair Walsh a repris ses bonnes habitudes en réalisant un 100% au pied (3/3) et Toby Gerhart (6 courses, 41 yards) a rappelé qu'il était un remplaçant de premier choix, à condition qu'il serre fort le ballon contre lui...
Avec 35 jeux à la passe
et 31 au sol, l'attaque des Vikings a su alterner le rythme et surtout
faire tourner l'horloge en fin de match.
Une défense (trop) énergique
Photo credits : Minnesota Vikings |
La stat : lors de leurs trois dernières rencontres, les Vikings n'ont jamais été menés
C'est le refrain de ce début de saison : la défense des Vikings est en forme et a de l'énergie à revendre. Peut-être un peu trop même...
A l'image d'Harrison Smith. Entré dans son match à 100 à l'heure, l'ancien safety de Notre-Dame donnait le ton avec un plaquage viril sur le rookie Kendall Wright. Mais à force de mettre trop d'engagement, le jeune défenseur des Vikings allait s'emporter et repousser un arbitre alors que ce dernier essayait de le séparer de plusieurs joueurs des Titans. Ce mouvement d'humeur allait entraîner sont exclusion du terrain. Espérons que cela ne lui en coûtera pas plus (*).
L'expulsion d'un des éléments clé de la défense des Violets sonnait comme un coup dur pour des Vikings en panne au poste de safety (blessures de Sendejo et Raymond). Cela intervenait d'autant plus mal qu'Antoine Winfield venait d'intercepter une mauvais passe de Matt Hasselbeck. Mais ce fait de match n'allait finalement pas peser sur la rencontre. Les hommes de Leslie Frazier allaient continuer de mettre la pression sur le quarterback des Titans et littéralement éteindre CJ2K.
La défense des Vikings a détourné neuf lancés de l'ancien passeur des Seahawks, Chad Greenway (9 plaquages) à une nouvelle fois tenu son rôle de taulier, Jared Allen et Brian Robison y sont chacun allés de leur sack. L'unité défensive a forcé six punt et, surtout, deux changements de possessions (un fumble forcé par Jasper Brinkley et recouvert par Harrison Smith et l'interception d'Antoine Winfield), chose qu'elle était presque incapable de faire l'année dernière et qui illustre plus que tout le changement radical dans son jeu et les progrès réalisés.
Face à une escouade offensive en panne d'idées, la défense des Purple & Gold n'a pas eu à forcer son talent. L'opposition de la semaine prochaine face aux Redskins devrait offrir un tout autre affrontement.
Une série à poursuivre
Photo credits : Minnesota Vikings |
Pour la première fois depuis novembre 2009, les Vikings enchaînent trois succès consécutifs. Grâce à cette victoire ils conservent la tête de la NFC North et confirment leur statut d'équipe surprise de ce début de saison. Ils dépassent par la même occasion le nombre de matchs remportés l'année dernière.
Pas à pas, la franchise du Minnesota continue d'avancer et de progresser. Mais ne comptez pas sur les coéquipier de Kyle Rudolph pour s'enflammer. « Si tu t'emportes trop après un départ 4-1, tu te relâches et ensuite tu peux pas revenir en arrière » rappelait le tight end des Vikings à l'issue du match. C'est en affichant cet état d'esprit que les Violets pourront prolonger leur série victorieuse.
Avec un calendrier favorable en perspective (Redskins, Cardinals, Buccaneers, Seahawks et Lions dans l'ordre), les Vikings pourraient se déplacer à Chicago le 15 novembre avec huit ou neuf victoires au compteur. Mais avant de spéculer sur un éventuel affrontement déterminant dans la course aux playoffs et au titre de la NFC North, les Vikings devront l'emporter dès la semaine prochaine à Washington, dans un stade dans lequel ils ont triomphé lors des deux dernières saisons. Espérons qu'ils prolongeront cette bonne série.
Skol Vikings!
(* MISE A JOUR : plusieurs sources ont indiqué qu'Harrison Smith ne devrait pas être suspendu ni mis à l'amende pour son mauvais geste, son exclusion étant une sanction suffisante selon la ligue)
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